Analyse des raisons du succès de celui qui sera le premier candidat noir à une élection présidentielle aux Etats-Unis.
Un plan médiatique original
Contrairement à Hillary Clinton, quasiment personne ne connaissait Barack Obama il y a trois ans. Il est arrivé discrètement en politique en se faisant élire au Sénat des Etats-Unis en janvier 2005. Contrairement à tout sénateur quelque peu ambitieux, l’avocat Omaba a préféré garder le silence et a refusé de s’exprimer dans la presse. Ce n’est qu’à partir de la fin de l’année 2005 qu’il a accepté de répondre à des interviews dans la presse et à faire quelques interventions à la télévision. C’est parce qu’il s’est peu montré dans les médias pendant une longue période qu’il est parvenu à susciter une certaine curiosité. Face à une candidate connue qui incarne la tradition voire la dynastie Clinton (après la dynastie Bush), Barack Obama incarne une nouvelle ère politique.
Un discours simple et ferme
Contrairement à Hillary Clinton, Barack Obama a envoyé un message simple et clair et a gardé sa position depuis son entrée en politique. Ainsi, dès son élection au Sénat en 2004, Barack Obama a mis en avant ses origines pour expliquer en quoi il est un pur produit de l’Histoire de son pays : de père kenyan et de mère américaine, il a grandi seul auprès de celle-ci. Grâce à son histoire personnelle, Barack Obama a développé ses grands thèmes de campagne : discriminations raciales, injustices sociales…
Par ailleurs, il s’est toujours déclaré hostile à la guerre en Irak contrairement à Hillary Clinton qui, comme tous les démocrates, s’est ralliée à la cause de George Bush et n’a eu de cesse de soutenir l’intervention des américains en Irak. Alors que le choix de Barak Obama pouvait sembler, aux Etats-Unis, risqué dans un premier temps, son audace a payé puisqu’en 2006, l’opinion a fini par réclamer le retrait des troupes américaines. Par conséquent, face à ce revirement soudain, la candidate Clinton a dû non seulement expliquer son engagement pour la cause de George Bush mais aussi les raisons de son changement de position. Cette contradiction lui a évidemment joué de mauvais tours et fait perdre des points face à un candidat conforté dans ses convictions.
Parce qu’il souhaite une politique basée sur l’ouverture et le dialogue, il a l’intention de rencontrer les dirigeants des pays en conflit avec les Etats-Unis comme la Corée du Nord, l’Iran, Cuba et le Venezuela. Contre toute attente, les sondages ont montré que les Américains avaient envie de rompre avec cette image trop rigide et intolérante de leur pays.
Une équipe efficace
Pour parvenir à remporter les primaires démocrates, Barack Obama s’est, bien entendu, entouré de conseillers politiques, permettant à tout candidat de lancer de grosses machines de guerre capables de broyer les adversaires à coups de manigances et de stratégies en tous genres. Le candidat s’est également entouré de personnes issues de différents milieux. Son bras droit est un ancien journaliste de Chicago, David Axelrod, qu’il a rencontré quand il était militant. Son équipe se veut accessible et réactive. Hors de question pour elle de laisser gonfler une polémique ou de passer sous silence un événement important. Dès qu’un fait marquant surprend le clan Obama, le candidat recourt au discours public pour se défendre ou informer ses concitoyens de sa position.
Des réseaux d’influence
Contrairement à Hillary Clinton, Barack Obama n’a pas de réseaux d’influence prestigieux. Il n’a pas non plus de fortune personnelle ni de nombreux amis riches prêts à lui prêter la somme de 4 600 dollars, montant maximum autorisé par personne pour financer une campagne présidentielle. Il a donc dû trouver d’autres systèmes pour résister à l’adversité. D’abord, il est parvenu à se rendre très populaire auprès des jeunes générations. Dès 2006, des mouvements locaux défendant sa candidature se sont organisés de façon spontanée dans les lycées comme dans les universités. Les écoles ont voulu le recevoir et écouter ses discours plus modernes et porteurs que ceux des candidats précédents. Il est parvenu à se créer des réseaux via Internet et les mouvements militants. Pour pouvoir faire front à son adversaire fortunée, Barack Obama a proposé aux internautes de lui venir en aide financièrement et de donner quelques dollars pour soutenir sa campagne. Au final, Hillary Clinton est endettée de 15 millions de dollars tandis que Barack Obama est parvenu à amasser davantage de dons qu’elle et a mieux gérer ses dépenses. Le succès aux primaires, c’est aussi une question d’argent.
(http://www.politique.net/)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire